Accueil > Expositions > Galerie Fernand Léger > Fabienne Oudart / Clément Borderie

Fabienne Oudart / Clément Borderie

  • Fabienne Oudart / Clément Borderie

  • Et pendant ce temps là... Exposition du 17 avril au 9 mai 2014

>> <<
    • Clément Borderie

      Je connais Clément Borderie depuis longtemps et j’ai toujours été sensible au gai savoir, à l’esprit d’enfance, à l’énergie continue qu’il dégage. Je l’ai connu dans sa création, dans des luttes pour la création, au-delà de lui-même, ou au fil des conversations. J’ai toujours eu le sentiment qu’il était un de ces artistes qui disent « oui » au monde. « Oui », puisque nous appartenons à ce monde qui bouge et que nous bougeons avec lui. « Oui » à ce glissement, à ce mouvement qui permet de débusquer la vie, là où elle se manifeste, qu’il faut savoir voler pour la voir se déployer.

      Je pense à Gérard Gasiorowski, qui un jour au sein d’un paysage se mit à tourner sur lui-même proférant le mot « oui », répété à l’envie, pour m’expliquer qu’il fallait savoir simplement dire oui au monde. Ce moment, je l’associe à Clément Borderie, à ce « oui » que toute son oeuvre dit à la nature. Cette oeuvre qu’il conçoit et dont il construit la stratégie conceptuelle, technique, matérielle pour qu’elle puisse dire oui à la pluie, aux saisons, au vent, au givre, aux passages des animaux, à la lumière solaire, à la lumière lunaire.

    • Fabienne Oudart

      Une peau de laine multicolore remplit l’espace de la galerie – le Kiosque Lénine d'Ivry a fait sa mue. Les rugosités triangulaires de sa carapace perdurent en version tricotée, bariolée, trouée. Souvenir fantaisiste d'une ville triangulaire et de ses architectes phares Renée Gailhoustet (1) et Jean Renaudie, Arachné((e)(s)) 2014 est le fruit d’un travail collaboratif initié par Fabienne Oudart. Le dispositif de création est fondamental au sens de l’oeuvre, dont le titre fait écho à un autre défi textile. Un appel est lancé de bouche en oreille, des rendez-vous tricot annoncés : café de la Mairie, terrasse café Pierre Curie, centre socio-culturel PMC. Lors de ces rassemblements bavards à composition variable, une cinquantaine de personnes se raconte à travers leurs choix de couleurs, épaisseurs, mailles et motifs. La laine s’adapte à tous les désirs. Bribes d'expression personnelle, fragments narratifs : la personnalité de chacun passe dans la pièce. Le travail d’Oudart s’articule souvent dans une imbrication de textes, couleurs et géométries. Ici les textes s’écrivent à travers les gestes des mains très variés, qui reflètent d’un côté l’individu et de l’autre une diversité surprenante de techniques de tricot des enroulements – polonais à la fluidité algérienne. Le rapiècement, travail collectif également, se fait sur des os en coton qui donnent la forme du kiosque. Les morceaux mis sous tension créent de nouveaux éléments de vocabulaire et construisent de nouveaux entendements, attestations d’un temps partagé. Kathryn Weir Conservatrice en chef, Queensland Art Gallery Gallery of Modern Art, Brisbane.

      La recherche de Fabienne Oudart vient interroger le KL, le Kiosque Lénine, autrement. En associant les habitants de la ville dans la réalisation de cette oeuvre participative, Arachné((e)(s)) a débuté pendant la nuit blanche 2013, pour se poursuivre au fi l du temps et des rendez-vous. Cette nouvelle « peau » est visible aujourd’hui à la galerie Fernand Léger, après un séjour dans l’espace public. Elle passe d’un habillage externe, à un volume pénétrable : d’un fi let multicolore captant le regard des passants à des visiteurs traversant son fi let. Cet ouvrage a plusieurs mains que l’artiste a mis en place, met en évolution un processus citoyen, ou chaque intervenant prend une place, dans un collectif créatif. Une coopérative Ivryenne qui questionne la notion de l’oeuvre, son statut pointant le rôle de l’artiste et son implication au quotidien.

    • Galerie Fernand Léger