Bourse d'art d'Ivry-sur-Seine 1980
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Bourse d'art Monumentale 1980
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2ème Bourse d'art Monumentale d'Ivry-sur-Seine, lauréat Bernard Pagès
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L'aide à la création qui nous a amenés à apporter notre soutien à Antoine Vitez, est la même qui nous guide dans les secteurs de la musique et des arts plastiques. Dans ce dernier domaine, nous avons créé, il y a tout juste un an, cette bourse d'art monumental qui permet à des plasticiens de s'exprimer dans leur art et qui, de plus, voit notre ville s'enrichir chaque année d'une nouvelle oeuvre.
Cette orientation d'enrichissement culturel à laquelle nous sommes profondément attachés demande à notre budget communal un effort d'autant plus grand que nous assistons de la part de l'Etat à une véritable démission qui s'inscrit bien dans sa politique de déclin national ... Les subventions pour lesquelles, avec vous, nous devons lutter, représentent une part dérisoire du coût total des investissements et des frais de fonctionnement qui les accompagnent. Notre budget municipal consacre en proportion dix fois plus que l'Etat ne le fait à la culture. Il est évident que cela ne saurait compenser les dramatiques carences de l'Etat en ce domaine et que la lutte pour obtenir du gouvernement qu'il consacre 1 % de son budget à la culture, doit être menée avec plus de fermeté que jamais.
Comment le désir d'une individualité singulière peut-il rencontrer le désir d'une communauté ? Vieux problème de l'artiste et son public. Il prend l'allure d'une gageure lorsque l'art est un art de recherche, d'invention de formes, et que la communauté est cet ensemble vaste et divers qui compose une Cité. La crainte commande souvent les plus mauvaises solutions. Le programme peut en être une. Ici, il s'agit de colmater une insuffisance de l'architecture, un laissé-pour-compte d'un plan d'urbanisme ; là, de commémorer un événement ou un homme. L'emploi du bronze, des matériaux lourds, une esthétique qui en impose, un symbolisme trop visible ne peuvent faire oublier que ces monuments sont d'abord le signe de la soumission de l'artiste. Ce qu'on attend de lui, dans ces affaires, c'est qu'il abdique son imagination. Périlleux exemple.
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Tout au contraire de cette pratique, le concours d'art monumental d'Ivry fait crédit à l'artiste. On ne demande pas aux candidats de répondre aux exigences d'une commande. On leur offre une place blanche où inscrire, en formes, en matériaux, en tours et détours, des pans et des échelles de rêves. Cette liberté, comme toute liberté, est d'un exercice difficile. Le croquis sur une feuille de carnet, même les esquisses de plus vastes dimensions, sont tout autre chose qu'une oeuvre monumentale. Ce n'est pas seulement une question d'échelle. L'imagination y a plus que jamais besoin de s'aiguiser d'intelligence.
Cette intelligence, inséparable de l'oeuvre d'art, est ici double. Elle contrôle la cohérence interne de l'ouvrage. Et surtout, elle en évalue la portée. Ce mot a une charge matérielle : la portée d'un pont. En outre, moins claire, mais aussi nécessaire, il a aussi cette signification : la portée d'une oeuvre, c'est la faculté que donne une oeuvre d'art de reconnaître que, grâce à elle, un canton de notre vie- mentale, affective, etc. - se satisfaisait, tant bien que mal, des formes de langage à notre disposition. Tant bien que mal ... Or voici que de nouvelles formes, d'abord parfois déconcertantes, peuvent de venir des points de rayonnement qui nous font regarder à partir d'elles, autour d'elles, de façon un peu différente l'ensemble des choses.
Jacques LALOE
Maire d'Ivry de 1965 à 1998
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